Lors de son discours de politique générale, le Premier Ministre a indiqué vouloir expérimenter dans la fonction publique, comme il l’avait proposé quand il était encore ministre de l’économie, la semaine en 4 jours.
Il ne faut pas s’y tromper. Le premier ministre ne propose pas aux agents publics de travailler moins ni de partager le travail.
La semaine en 4 jours, c’est travailler la même durée qu’aujourd’hui soit de 35h à 38h30 en fonction des secteurs (le nombre de jours RTT correspondant à la quotité travaillée) mais sur 4 jours au lieu de 5.
Ce nouveau rythme va accentuer la dégradation des conditions de travail des agent·es publics. Il faudra en effet travailler quasiment 10h par jour sur 4 jours soit par exemple de 8h à 19h avec une heure de pause. De très longues journées à assurer donc. A cela s’ajouteront les difficultés d'équilibre vie perso/vie pro et la gestion des enfants à récupérer à des horaires où les lieux de garde sont fermés. Une nouvelle fois, les femmes seront les grandes perdantes puisque ce sont bien souvent elles qui assument toutes ces charges.
Il ne faut pas s’y tromper non plus. Travailler en 4 jours, ce n’est pas “chacun·e choisit le jour où il ne souhaite pas travailler dans la semaine”... les mercredis et vendredis par exemple.
Les services devront continuer à tourner tous les jours. Les agent·es se verront donc probablement imposer “cette journée sans travail”. Sur quels critères ? Avec quelles pressions hiérarchiques ? Avec une crainte forte de l’arbitraire et d’un manque de transparence absolu.
Derrière cette idée du Premier Ministre, s’affiche la volonté de revenir à terme sur les conquis en matière de temps de travail.
Le progrès social, c’est bien autre chose que la semaine en 4 jours. Le progrès, c’est la semaine de 32 heures sans flexibilité avec maintien du salaire et créations d’emplois. C’est partager le travail. Travailler moins pour travailler toutes et tous.