Samedi dernier, durant la manifestation parisienne des « gilets jaunes », une vingtaine d’abruti-es ont repris à Montmartre le chant antisémite « la quenelle » de Dieudonné et le geste popularisé par celui-ci. Dans la soirée, 3 ou 4 d’entre eux ont commis dans le métro ce qui ressemble beaucoup à une agression antisémite.
L’Union syndicale Solidaires condamne fermement ces actes abjects et comme nous l’affirmions depuis le début : les propos et les actes racistes ou homophobes sont inacceptables, et l’extrême droite et ses idées n’ont pas leur place dans ce mouvement social qui réclame avant tout une meilleure répartition des richesses. Nous saluons et sommes solidaires de celles et ceux qui ont chassé les fascistes des différentes manifestations.
Cependant nous refusons de tomber dans le piège tendu par le gouvernement et notamment le ministre de l’intérieur, antifasciste de circonstance, comme beaucoup de ses prédécesseurs.
Rappelons par exemple que ce sont bien les « forces de l’ordre » de ce ministre qui ont protégé le 22 novembre dernier (il y a tout juste un mois) le meeting de Dieudonné à Montreuil, qui n’aurait pu se tenir sans la présence de ces dernières qui n’ont pas hésité à cogner les manifestant-es qui protestaient contre la présence de cet antisémite notoire.
La motivation du gouvernement face aux actes heureusement isolés de samedi s’inscrit avant tout dans le cadre d’une stratégie visant à discréditer la légitimité de l’ensemble d’un mouvement qui reste très largement populaire.
La lutte contre l’antisémitisme, comme toute forme de racisme, ne peut être instrumentalisée en fonction des circonstances !
Cette instrumentalisation de l’émotion est la même que celle concernant les « motards pris à partie » sur les Champs-Elysées, et qui s’en sont sortis sans dommage, pour lesquels gouvernements et éditorialistes somment à l’union nationale. Ceux/celles-ci oublient de préciser, alors que plusieurs vidéos l’attestent, que quelques instants avant cette scène, ces mêmes motards, qui ravivent le spectre des voltigeurs responsables de la mort de Malik Oussekine en 1986, lançaient allégrement sur des manifestant-es qui ne présentaient aucune menace avérée des grenades pouvant occasionner des blessures extrêmement graves, comme en témoignent les centaines de blessé-es et mutilé-es depuis un mois.