A celles et ceux qui clament que la mobilisation s'essouffle, les actions, mobilisations et journées de grève ne peuvent que démontrer le contraire. Si la grève n'est pas générale ni reconductible, cela ne signifie pas que le mouvement touche à sa fin comme voudrait le faire croire le pouvoir. Au contraire, il est en train de prendre de nouvelles formes et de s'étendre de nombreuses façons, dont la seule limite est l'imagination des personnes mobilisées. Rarement avons-nous vu autant de formes d'expressions si variées, dynamiques, festives et combatives : flashmobs, chorégraphie, retraites aux flambeaux, chants militants qui deviennent des hymnes à la résistance, actions de rue où l'inventivité rivalise avec l'humour : sabres laser en plastique pour défier les tristes forces de l'ordre, tournées du Macron Circus, pancartes, affiches et collages, débarquement impromptus dans des buffets du Medef etc.
Des secteurs entiers restent mobilisés et continuent à exiger le retrait du projet de réforme. Le rejet reste massif, et, fait notable, il se conjugue avec la dénonciation d'autres réformes, relevant de la même logique et tout aussi néfastes : celle du bac et du lycée dans l'éducation, celles qui touchent l'enseignement supérieurs et les instituts de formation des futurs enseignant-es.. Comme celles qui ont amené à la rupture le système de soin et les hôpitaux en France. La contestation est générale, à l'image de celle des Gilets jaunes, prenant de nouvelles formes, rejetant un système dans lequel les perdant-es sont la masse et les gagnant-es une poignée de nanti-es.
La violence de la répression atteint aussi des sommets de brutalité policière et étatique, qui est en elle-même une attaque à l'Etat de droit, aux libertés et à la démocratie. Cette débauche de violence est très inquiétante à ce titre et montre la crise complète de légitimité du pouvoir et de son exercice dans notre pays aujourd'hui.
Continuation de la grève
Les salarié-es des transports de la Ratp promettent, le 17, jour de l'ouverture des débats du projet de loi sur les retraites à l'Assemblée, un lundi noir à Paris. Les cheminot-es poursuivent la mobilisation les journées d'appel à la grève interprofessionnelle. Les enseignant-es du secondaire aussi ; la mobilisation des personnels des universités est en train de s'ancrer et de se développer. La grève des éboueurs et éboueuses continuent dans plusieurs villes de France. La journée de grève du 06 février a même été plus suivie que les précédentes !