Depuis le début de la crise sanitaire, des millions, des milliards de personnes sont toujours confinées. Pour ce 1er mai 2021 les travailleuses et les travailleurs du monde entier ne sont pas à la fête. Ils sont nombreux à continuer à travailler souvent au risque de leur propre vie. Face à cette crise c’est bien le monde du travail qui fait front et pas les actionnaires. Ce sont elles et eux qui, par leur travail permettent la « création de richesses ». Il aura fallu une pandémie pour s’apercevoir que ce sont les soignant·e·s, les personnels du secteur médicosocial et des EHPAD, les employé·e·s de la livraison, les caissières, les personnels de nettoyage, les éboueurs, les enseignantes, les postiers, les salarié·e·s du commerce, de l’agroalimentaire, ainsi que tou·te·s ces agent·e·s de la fonction publique qui maintiennent la société debout.
Après plus d’un an de crise sanitaire face à laquelle le gouvernement a décrété un état d’urgence permanent, en revanche l’élan de solidarité et l’attention aux plus fragiles, tant vanté par le président de la République et ses soutiens, n’est pas au rendez vous.
Aucun changement de cap politique. Où sont les moyens pour les services publics ? Où sont les mesures fortes pour lutter contre la précarité, comme, par exemple, l’accès au RSA aux 18-25 ans ? L’augmentation du SMIC, des salaires, des retraites et des minimas sociaux ?
Depuis un an, nous n’avons pas arrêter de lutter
Contre la réforme de l’assurance chômage le 23 avril dernier, nous manifestions avec une grande implication des travailleurs de la culture.
Alors que la fortune des milliardaires français a augmenté de 175 milliards d’euros de mars à décembre 2020, le gouvernement persiste à vouloir mettre en application sa réforme de l’assurance chômage au 1er juillet. L’indemnisation d’un salarié au SMIC frappé par le chômage passerait de 975 € à 659 €.
Cette réforme augmenterait encore le nombre de personnes passant sous le seuil de pauvreté.
Lutter pour l’abrogation de la loi de « sécurité globale »
Durant tout l’hiver les manifestations se sont succédées dans tout le pays contre le projet de loi de « sécurité globale ».
Les gouvernements multiplient tous les entraves à la contestation que leurs décisions provoquent. C’est dans cette logique qu’intervient, en France, la loi de « sécurité globale » qui s’ajoute à plus de trente lois répressives et de surveillance en 25 ans.
La question climatique est devenue centrale
Nos dirigeants se montrent incapables de conduire la nécessaire transition écologique. Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative de la république a mis en lumière l’inaction de l’État face à ses obligations en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La loi « Climat et Résilience » aurait pu être un instrument pour faire payer les plus gros pollueurs et réduire la pression exercée sur les plus précaires. Elle aurait pu anticiper la reconversion des emplois des secteurs les plus polluants et la création d’emplois dits « verts ». Elle n’est rien de cela, les grands lobbies ne sont jamais désavoués et les dogmes de ceux qui nous gouvernent demeurent : austérité salariale, marchandisation de nos vies, croissance infinie comme ligne d’horizon. Cette loi devient le symbole du crash de la politique climatique d’Emmanuel Macron.
Le syndicalisme se doit d’être un acteur des revendications de transformation écologique du travail.
Lutter aussi contre l’extrême droite
Depuis 30 ans, l’extrême droite et la dynastie de millionnaires Le Pen continuent de prospérer sur la misère sociale et les peurs. Tous les gouvernements depuis trente ans ont refusé d’affronter véritablement les vociférations du FN et aujourd’hui du RN. Tous ont validé l’idée que l’extrême-droite posait de vraies questions.
Le gouvernement actuel fait la course sur sa droite. Dans ce contexte de « sécurité globale », les jeunes « rescapés », qui ont fui l’Afrique, survécu à la Lybie, au désert et à la Méditerranée, se trouvent empêchés de construire un avenir ici en France. On leur a expliqué que l’Ecole est un creuset d’intégration et aujourd’hui ce sont les préfets aux ordres qui refusent de leur donner le titre de séjour leur permettant d’entrer en apprentissage.
Le 1er mai est la journée internationale de lutte.
C’est l’occasion de manifester notre solidarité avec les salariés soumis à l’oppression sociale et à la remise en cause des droits humains du monde entier. Ce doit être aussi l’occasion d’affirmer notre solidarité avec les peuples en luttes (Palestiniens, Ouighours, Rohingas, Birmans….) pour leur émancipation.
En mettant le gouvernement de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid 19. Cette pandémie qui touche toute la planète révèle et accroit davantage les inégalités sociales. Les annonces du pouvoir ont été sur ce point autant de mensonges emballés par les spécialistes en communication. Les problèmes actuels de l’hôpital montrent que le « Ségur de la santé » n’a pas été à la hauteur des revendications des personnels, a écarté des pans entiers de travailleur-e-s de ce secteur. C’est toujours la destruction de l’hôpital public qui est à l’ordre du jour : en pleine pandémie, on continue à fermer des lits, et la sécurité sociale est dans le viseur de tous les néolibéraux.
Il nous faut construire un autre avenir que celui que préparent les capitalistes et le pouvoir politique
Nous affirmons qu’il y a des solutions face aux suppressions d’emplois, aux licenciements. Cela passe par l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits. Une reconversion écologique est indispensable et doit préserver les travailleurs et les travailleuses dans leurs droits et leurs revenus.
Nous n’accepterons pas que la crise sanitaire fasse les bonnes affaires des milliardaires et des actionnaires.
Solidaires portera auprès de l’ensemble du mouvement social la proposition d’organiser une grande journée de manifestation nationale en septembre.
Construisons, par les luttes, un autre avenir ! Bon 1er mai de luttes et de résistances !
Article publié le 2 mai 2021