Soutien du Collectif 8 Mars au CIDFF63

Le Collectif puy-dômois 8 Mars Toute l'Année dénonce la mise en danger par l’Etat et les collectivités territoriales des Centres d’Information des Droits des Femmes et des Familles et des associations d’accompagnement des femmes de manière générale. Le collectif apporte également son soutien aux salariées qui vivent de fait une situation difficile. Aujourd’hui, sans action de la part de l’Etat et des collectivités territoriales, le CIDFF63 ne pourra pas payer les salaires dès ce mois de juillet. C’est plus de 3000 femmes accompagnées par an qui se retrouveront sans soutien et 12 salariées qui verront leur emploi menacé.

Les CIDFF, premier réseau pour l’accès aux droits des femmes en France, sont aujourd’hui en situation de crise inédite dans leur histoire. Trois raisons principales à cela : des retards de paiement et de notification des subventions, la non-compensation de la prime Ségur et des baisses des montants de subventions annoncées.

Les retards de paiement mettent particulièrement en difficulté les CIDFF. Les CIDFF doivent réaliser les actions pour lesquelles les subventions sont accordées et donc payer les salaires associés tandis que les versements des montants accordés sont réalisés 6 à 18 mois plus tard ! Cela signifie que les CIDFF doivent avoir une trésorerie très conséquente. Ainsi, le CIDFF du Puy-de-Dôme était encore dans l’attente de 53 000€ de subventions restant dues de l’année 2024 en juin 2025. Elles ont finalement été versées en juillet par le Conseil Départemental 63 et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes suite à la mobilisation nationale.

À cela s’ajoute le non versement de la compensation de la “prime Ségur”. Cette prime correspond à une augmentation de salaires suite à une volonté de la fédération nationale de suivre la convention collective du secteur médico-social. Cette prime, saluée par les CIDFF pour la reconnaissance de l’expertise de leurs équipes, doit être versée rétroactivement à partir de la date d’adoption de la convention, soit août 2024. Cela représente 79 000€ de dépenses non prévues pour le CIDFF63. Les CIDFF doivent recevoir la compensation financière de la “Prime Ségur” obtenue par le vote d’un amendement au Sénat le 22 janvier dernier, mais rien n’a été versé. Des annonces ont été faites pour l’été 2025.

Les explications des services de l’Etat et des collectivités sont risibles : procédures et délais administratifs sont évoqués. Pourtant, des collectivités payent en temps et en heure, telles la Ville de Clermont-Ferrand et Clermont Auvergne Métropole. Il faut souligner que les retards de paiement de la Délégation Régionale des Droits des Femmes, service du Ministère des Droits des Femmes en région, sont les plus problématiques au vu des montants en jeu.

La situation est ubuesque : les CIDFF, créés en 1972 à l’initiative de l’Etat, pour accompagner les femmes et les familles dans l’accès à leurs droits, risquent de fermer, car le Ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes est en défaut de paiement ! C’est-à-dire que le Ministère chargé de s’assurer que les femmes puissent avoir accès à leurs droits en organise l’impossibilité !

À cela s’ajoute un contexte de baisse des subventions de l’Etat et des collectivités territoriales qui fragilisent les associations de manière générale. Le passage d’un subventionnement de fonctionnement vers un subventionnement par appel à projets est aussi source de fragilisation puisque les budgets ne sont pas garantis d’une année sur l’autre. Les CIDFF ne sont pas les seuls à en faire les frais : les Plannings Familiaux déplorent des baisses de subventions partout sur le territoire. Baisse de 10% du montant des subventions du département du Loiret, réduction de 20% de celles de la Drôme et suppression totale de celle du Conseil régional des Pays de la Loire : pour l'heure, neuf associations du réseau sont concernées par ces diminutions de subventions. Les conséquences de cette irresponsabilité politique sont dramatiques pour les femmes. À ce jour, 25 associations départementales, soit ¼ du réseau des CIDFF, ont déjà fermé des permanences juridiques, notamment en milieu rural. Ces fermetures sont particulièrement préjudiciables aux femmes de ces territoires exposées aux violences conjugales et au risque de féminicide (50% des féminicides ont lieu en milieu rural). Les associations féministes de terrain soulignent une augmentation des besoins d’année en année, notamment depuis #MeToo, grâce à la sensibilisation aux violences et aux droits réalisées par les organisations féministes depuis des années. Il n’est pas possible que l’Etat et les collectivités laissent tomber les associations d’accompagnement des femmes maintenant.

Le Collectif “8 mars toute l’année” appelle :

  • Le gouvernement à débloquer au plus vite les crédits alloués aux CDIFF ;
  • Le Conseil Départemental 63 et la Région Auvergne-Rhône-Alpes à débloquer d’ores et déjà les paiements des subventions 2025 ;
  • Toutes les communautés de communes du Puy-de-Dôme bénéficiant de permanences du CIDFF 63 à participer à l’effort financier et à subventionner le CIDFF63.

Le Collectif 8 Mars toute l’année : Osez le féminisme 63, Le Planning Familial 63, La Ligue de Droits de l’Homme 63; Attac 63, la FSU63, Solidaires 63, CGT EDuc’Action 63, la CGT63, l’Union Etudiante 63, l’UNEF63, la France Insoumise 63, le Parti Communiste 63, Les Jeunes Communistes 63, Les Jeunes Socialistes 63, Les Jeunes Ecologistes 63, l’Union des Communistes Libertaires 63