(départ à 11H- 2 Avenue de La Méridienne – Wissous - Bus 319 arrêt Cucheron)
Depuis fin octobre 2021, trois grèves de travailleurs sans papiers ont démarré successivement. Ces derniers ont formé des piquets devant leurs entreprises : RSI, une société d'intérim, basée à Gennevilliers (92), DPD, filiale de La Poste pour le colis, au Coudray-Montceaux (91) et Chronopost, l'autre filiale colis de La Poste, à Alfortville. Ils réclament leur régularisation auprès des préfectures qui, depuis, font la sourde oreille.
La société RSI, qui travaille surtout pour le BTP, a délivré, sous la pression de la lutte, les documents (CERFAs) demandés par les préfectures pour déposer une demande de régularisation.
Ce n’est pas le cas de La Poste et de ses sous-traitants, comme Derichebourg, Mission- intérim... qui sévissent dans les agences colis de La Poste et de ses filiales (DPD, Chronopost, Viapost...). Pour maximiser ses profits et pressurer la masse salariale, La Poste (dont l’Etat est actionnaire), principal opérateur du colis en France, recours massivement à la sous-traitance, surtout dans ses filiales. Dans ses agences de traitement, comme au Coudray-Montceaux (91) ou Alfortville (94) où se déroulent les luttes actuelles, de centaines de travailleurs sans-papiers sont recrutés par ces boites d’intérim et mis à disposition de l’opérateur sous-traitant, Derichebourg, qui organise le travail sur les chantiers dans les locaux de La Poste.
Ce système permet de diluer totalement les responsabilités d’employeur face à des salariés surexploités (horaires atypiques, heures sups non reconnues, congés non payés, accidents pas indemnisés, autoritarisme à tout crin...).Quand les salariés protestent, réclament leurs droits ou les papiers permettant leur régularisation, ces patrons se renvoient la patate chaude ...et affirment tous en cœur qu’ils ne sont pas les employeurs directs, qu’il faut aller voir ailleurs (pour La Poste, l’employeur c’est Derichebourg, pour Derichebourg, c’est les boites d’intérim...).
La généralisation du travail précaire et de l’intérim devient la norme dans tous les services de La Poste. L’exploitation des travailleurs sans-titre en est la traduction la plus cynique !
Depuis 7 mois, nous multiplions les manifestations et rassemblements devant les Directions et établissements de La Poste pour dénoncer cette exploitation et exiger les documents permettant notre régularisation. Aujourd’hui, à Wissous, c’est devant une des plus importantes plateformes de traitement et de logistique de La Poste que nous nous exprimons et que nous dénonçons cette exploitation.
Un combat aux côtés de tous les sans-papiers
Notre lutte est soutenue sur les 3 piquets de grève (DPD, Chronopost, RSI) par des dizaines de travailleurs sans-papiers d’autres entreprises, qui connaissent la même exploitation. C’est grâce à la solidarité de ces camarades que nous avons la force de tenir ce combat face aux patrons de La Poste et d’exiger notre régularisation auprès des préfectures. C’est parce que notre lutte est commune que nous soutenons à notre tour ces camarades face à leurs propres employeurs qui, comme La Poste, refusent de reconnaître leurs droits et de donner les documents exigés pour la régularisation.
C’est donc aussi pour défendre les intérêts d’un camarade de l’entreprise Paprec, située à proximité de la PIC de la Poste, que nous manifestons aujourd’hui à Wissous !