(Le procès a été reporté sans date annoncée)
Partout en Europe l’extrême droite s’installe et progresse. Elle met directement en danger les libertés publiques et ceux et celles qui s’opposent à leurs idées nauséabondes.
Solidaires est une Union syndicale qui, depuis toujours, fait de la lutte contre l’extrême droite un enjeu central, parce que nos valeurs d’égalité et de justice sociale, le refus du racisme, ne sont pas négociables pour les travailleurs-euses. La lutte antifasciste est une lutte syndicale !
En février 2023, lors de la « Journée de l’Honneur », des centaines de néonazis venus de toute l’Europe se sont rassemblés à Budapest pour glorifier les soldats SS ayant défendu la ville en 1945. Face à cette provocation, des militant·es antifascistes se sont mobilisés pour rappeler un message simple et universel « pas de tolérance pour le fascisme ». Des affrontements ont alors éclaté entre antifascistes et militants d’extrême droite.
Le pouvoir hongrois s’est aussitôt emparé de ces incidents pour lancer une véritable chasse aux antifas ouvrant des enquêtes procédant à des arrestations et émettant plusieurs mandats d’arrêt européens (MAE) visant des militant·es venus de différents pays.
Arrêtée à Berlin fin 2023, Maja a été extradée vers Budapest en juin 2024. Quelques semaines plus tard la Cour constitutionnelle allemande a jugé cette extradition illégale, estimant que la justice n’avait pas suffisamment pris en compte les risques de mauvais traitements. Depuis, Maja est détenue dans des conditions inhumaines. Isolement prolongé, lumière constante, fouilles humiliantes, absence de soins. Aujourd’hui elle risque jusqu’à 24 ans de prison pour « participation à une organisation criminelle ».
Cette même procédure vise d’autres militant·es antifascistes, dont Ilaria Salis enseignante italienne devenue depuis députée européenne et Gino, militant franco-albanais dont la Hongrie a également tenté d’obtenir son extradition. La cour d’appel de Paris l’a refusée, reconnaissant les risques réels de torture et de procès inéquitable dans la Hongrie de Viktor Orbán.
Cette victoire n’a pas été obtenue seule : elle est le fruit d’une mobilisation antifasciste large.
Aujourd’hui, c’est Zaid, militant antifa d’origine syrienne réfugié en France qui subit la même offensive. Visé à son tour par une demande d’extradition hongroise, il sera jugé le 12 novembre 2025 par la cour d’appel de Paris. Son avenir dépendra de la mobilisation que nous saurons construire d’ici là, comme celle qui a permis de sauver Gino de l’extradition.
Ces affaires ne sont pas des cas isolés : elles traduisent une offensive politique coordonnée contre les mouvements antifascistes. De la Hongrie d’Orbán à l’Italie de Meloni, de l’Allemagne à la France et des États-Unis de Trump où « l’antifa » a été désigné comme ennemi intérieur. La stratégie est la même criminaliser celles et ceux qui s’opposent à l’extrême droite. Présenter les antifascistes comme des « extrémistes violents » et banaliser les groupes néonazis.
Nous refusons de voir l’Union européenne fermer les yeux sur la répression menée par l’un de ses États membres. Nous refusons que des militant·es antifascistes soient livrés à des régimes autoritaires.
Liberté pour Maja !
Aucune extradition pour Zaid !
Soutien à tous-tes les antifa !