Motion de la Fédération SUD Santé Sociaux réunie en congrès le 01/10/2025
La plus grande attaque de la sécurité sociale depuis sa création.
Dans son courrier du 29 septembre 2025, Mr Lecornu premier ministre s’est adressé à l’ensemble des organisations syndicales représentatives.
« Les 80 ans de la Sécurité sociale cet automne doivent être l'occasion de repenser notre modèle social et l'avenir de la protection sociale. Le financement de notre protection sociale repose majoritairement sur des prélèvements assis sur le travail à 65%, soit significativement plus que la moyenne de l'Union européenne. Une réforme d'ampleur du financement de la protection sociale est donc nécessaire pour réduire le poids des prélèvements pesant sur le travail, et permettre ainsi, d'une part, d'augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs et, d'autre part, de rendre notre économie plus attractive pour contribuer à l'effort de réindustrialisation. »
Dans le cadre d’une main tendue au RN/FN, le premier ministre s’attaque frontalement aux conquis sociaux. Au lieu d’exiger du patronat, l’augmentation des salaires qui permettrait la hausse de notre pouvoir de vivre, le gouvernement lui offre un énorme cadeau. Il veut transférer notre salaire socialisé vers un système assuranciel qui aurait pour but d’assécher le budget de la sécurité sociale (retraites, de la santé, prestations familiales, autonomie et des accidents du travail), au nom de la compétitivité des entreprises françaises.
Le cynisme et la provocation qui se lit dans cette lettre, s’ils ne sont pas surprenants, sont scandaleux. Remettre en cause le salaire socialisé, proposer un système dont l’idée serait de remettre au plus vite les gens au travail au moindre coût, va à l’encontre de notre revendication d’un système de sécurité sociale, solidaire, égalitaire et démocratique qui devrait permettre à chacun.e de cotiser selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins.
Cette nouvelle attaque n’est ni plus ni moins qu’une privatisation de notre sécu. Nous ne devons pas tomber dans le piège d’une pseudo négociation au nom du paritarisme.
La sécu est financée par nos salaires. C’est à nous de décider de ce que nous voulons en faire.
Face à la convergence du gouvernement, du patronat et du RN/FN, l’heure est à l’unité de toutes les forces démocratiques, des assuré.es sociaux, des malades, des collectifs de défense des hôpitaux, du médico-social, du social et des organisations syndicales pour battre en brèche cette attaque.
Pour la Fédération SUD Santé Sociaux, il est hors de question de négocier la mort de la sécurité sociale.
La plus grande attaque de la sécurité sociale depuis sa création.
Publié le 1 octobre 2025