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Le « mot » de la ministre : langue fourchue, langue de bois, même combat !

Qui dit rentrée scolaire, dit message de la locataire de la rue de Varennes aux agents. Une fois encore, Annie Genevard ne déroge pas à la règle et se livre à un numéro de contorsionniste consternant, enrubanné dans un florilège de contre-vérités édifiant.

La ministre nous « offre » sa reconnaissance et son soutien pour le travail que nous avons accompli. Merci Madame la Ministre, nous n’avons pas oublié les 45 ETP (équivalents temps plein) supprimés, les fermetures de classes, les menaces sur certains de nos établissements ce, alors que nous accueillerons davantage d’apprenant⸱e⸱s dans l’enseignement agricole public cette année !

Dans le contexte actuel, la référence aux « valeurs de la République » est de fort mauvais goût. Si la majorité des agent⸱e⸱s du ministère est attachée à ces valeurs dans l’exercice quotidien de leurs missions, quid des pratiques des gouvernant⸱e⸱s de ce pays ? Discours haineux de ministres et de député⸱e⸱s vis à vis des minorités, détournement de fonds publics, complaisance affichée à l’égard de nervis d’organisations professionnelles agricoles qui n’hésitent pas à remettre en cause nos missions (une petite pensée pour nos collègues de l’OFB, molestés, injuriés, menacés).

Cerise sur le gâteau, l’évocation des « défis concrets », tels que « la souveraineté et les transitions climatique et environnementale »… Ces défis, nous tentons, avec des moyens insuffisants et qui se réduisent comme une peau de chagrin, de les relever dans nos établissements. À l’inverse, dans les plus hautes sphères du ministère, l’allégeance manifeste aux tenants de l’agriculture productiviste, aux industriels de l’alimentation et de la chimie, va à l’encontre des enjeux actuels et à venir, à savoir : la lutte contre la catastrophe climatique et la préservation de la biodiversité, seules garantes de notre survie sur cette planète.

Pour conclure, Madame la Ministre, nous savons ne pas devoir compter sur votre « engagement indéfectible », vous nous l’avez prouvé à maintes reprises. Les faits sont là, résultats de vos choix et vos orientations politiques. Dans ces conditions, c’est la défiance qui prévaut.

Nous ne comptons que sur nous et sur notre volonté d’assurer un service public d’éducation, vecteur de lien social, au service de toutes et tous, dans tous les territoires.