Comme pour toutes les autres branches d'activité les salarié·es du nettoyage ont vécu une période inédite et bouleversante en particulier les femmes qui représentent environ 64 % dont 71% dans les postes les plus précaires (Agent de propreté à temps partiel), 90% d’employées administratives et 35% de cadres seulement.
Les salarié·es du nettoyage ont pris conscience que les métiers les plus importants ne sont pas nécessairement ceux qu'iels croyaient et que leur métier était utile et même vital pour l'ensemble de la société.
Malgré le manque de reconnaissance sociale et la considération de la différence des salaires (smic) avec ceux et celles qui n'étaient plus "vraiment utile" devant la pandémie et qui étaient pour la plupart protégé·es en télétravail avec parfois cinq à dix fois un salaire mensuel supérieur au leur, elles étaient sur le front et risquaient leurs vie, même si leur profession n'est pas considéré prestigieuse contrairement aux autres.
Les agent·es de nettoyage étaient en première ligne, elles aussi ….
La société a pris conscience que ces métiers hier méprisés (caissier·es, agent·es de propreté etc….) étaient vitaux pour la survie des autres.
Pour autant, deux ans après et malgré cet épisode qui a démontré la réalité, aucune agent·e de propreté ne pense voir un jour apparaître une remise en cause des hiérarchies des salaires, ni par apport à d'autres branches ni par apport à la parité qui est encore une utopie dans ce secteur où 64 % des femmes sont des agentes de propreté à temps partiel.
Les postes à responsabilité avec des hauts salaires sont encore détenus par une majorité d'hommes.
Pour qu'il y ait une remise en cause il faudrait commencer par le début; la concurrence féroce que se livrent entre elle les sociétés de nettoyage au cours des appels d’offres aussi bien publiques que privés, ce qui a pour conséquence de baisser les contrats d'environs 10 à 20 % de moins liant le prestataire et le donneur d'ordre ce qui produit un effet dévastateur sur les conditions de travail des salarié·es de nettoyage.
Lorsque l'effectif initial est de 20 salarié·es on le réduit à 15 ou même à 10 pour compenser la réduction du contrat sans allégement du cahier des charges ce qui génère une véritable surcharge de travail sans aucune compensation ou augmentation de salaire ni de volumes d'heures !
Bien au contraire la majoration de 10 ou 20 % est amortie sur l'humain, les femmes étant majoritaires dans ce secteur, elles sont particulièrement touché·es par ces méthodes qui les précarisent car il y a des tentatives de réduire les salaires avec une quantité de travail supérieure !
C'est le combat quotidien de notre syndicat Sud Nettoyage et ce depuis des années, ce métier mériterait une revalorisation importante de salaire, non pour leur investissement durant le covid mais pour la pénibilité de ce travail ( travail physique, temps partiel, horaires décalés, transports, risques…) la liste est longue !
Notre société devrait discuter des salaires par rapport aux métiers utiles et pénibles et non pour le prestige de la fonction.
Certains politiques devraient avoir honte de stigmatiser les immigré·es! les salarié·es du nettoyage leur recommandent de prendre les transports en commun à 5h30 du matin pour constater eux même que la majorité de celles qui étaient en première ligne et qui ont risqué leur vie durant cette période pour les nourrir, nettoyer leur locaux, les livrer, et les soigner sont majoritairement des immigré·es : (Arabes, Africains, Asiatiques, Sri-lankais …)
Ce sont elles qui ont contribué durant cette période à la bonne marche du pays et qui continuent à contribuer à son développement.
Une minorité ne peut servir d'excuse à des relents extrémistes!