L’union syndicale SOLIDAIRES TARN soutient l’opposition à l’A69 et dénonce la répression violente que subissent les opposant-es

Solidaires Tarn renouvelle son soutien aux collectifs et aux personnes engagé-es contre le projet d’autoroute A69. Notre Union syndicale dénonce le déploiement à marche forcée de ce projet, la répression démesurée et violente qui s’abat sur les opposant-es et les met en danger.

Solidaires Tarn a participé à la manifestation « Ramdam sur le Macadam » qui s’est organisée le samedi 21 octobre à Saïx au lieu-dit la Crémade. Il est difficile d’établir des chiffres exacts concernant la participation, mais force est de constater que cette manifestation a réuni un cortège imposant, avoisinant les 10000 personnes : l’opposition à l’A69 n’est pas le fait d’une minorité. La réussite de la mobilisation

« ramdam sur le macadam », amplifiant celle d’avril dernier, souligne les inquiétudes largement partagées face à un projet désastreux, dangereux pour nos territoires et nos existences.

A l’issue de la manifestation, des opposant-es ont repris possession d’un bâtiment situé sur le trajet de l’A69, exprimant ainsi leur refus d’un projet qui exproprie, qui saccage des terres cultivables et naturelles, qui dévaste le territoire, menace la biodiversité et l’avenir de la planète. Par ailleurs, le dimanche 22 octobre, sur un terrain privé, la mobilisation s’est poursuivie par des conférences et des débats, ouvrant des espaces démocratiques que les décideurs politiques nous confisquent, laissant place aux analyses documentées de scientifiques et d’universitaires qui alertent sur l’urgence climatique.

L’Union syndicale Solidaires Tarn dénonce la répression brutale et démesurée pratiquée par les forces de l’ordre. En effet, vers 11h 30, le dimanche 22 octobre, les forces de l’ordre ont procédé à l’expulsion du site de la Crémade et étendu leur intervention sur le campement situé à proximité. L’usage inconsidéré de la force a mis en danger les personnes réunies, blessant plusieurs d’entre elles. Les tirs de gaz lacrymogène ont provoqué des départs de feu et atteint la tente de soutien psychologique située sur le campement, espace où s’étaient réfugié-es les enfants et toutes les personnes paniquées par ce déploiement de force parfaitement disproportionné et injustifié.

Cet usage répressif de la force décidé par la Préfecture témoigne de l’attitude fermée et autoritaire des décideurs politiques face à une opposition à l’A69 qui prend de l’ampleur. En imposant ce projet d’autoroute à marche forcée, en refusant d’entendre les inquiétudes qu’il suscite, en niant leur expression, ces décideurs politiques font monter la colère. L’ampleur prise désormais par l’opposition à l’A69 impose a minima un moratoire le temps d’une expertise indépendante. La poursuite des travaux de l’A69, malgré une mobilisation populaire d’ampleur pour s’y opposer, constitue un grave déni de démocratie. Face à l’attitude fermée et butée des décideurs qui portent le projet, des opposant-es sont allé-es jusqu’à mettre leur vie en danger par une grève de la faim et de la soif. Que faut-il faire pour que soient enfin entendues les alertes lancées devant l’urgence climatique, les inquiétudes légitimes de celleux qui voient leurs lieux de vie saccagés ?

L’union syndicale Solidaires Tarn poursuit son engagement contre l’A69, exige l’abandon de ce projet. Notre union syndicale apporte tout son soutien à toutes les personnes qui ont subi les assauts des forces de l’ordre ce dimanche 22 octobre. Par-delà les blessures physiques, ces interventions brutales créent des séquelles psychologiques inadmissibles. La département du Tarn reste meurtri par la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade lancée par un gendarme en 2014, dans le cadre d’une manifestation contre le barrage de Sivens. Nous déplorons que la Préfecture du Tarn continue d’employer des procédés qui font courir le risque d’un nouveau drame.

À Albi, le lundi 23 octobre 2023