Rassemblement de soutien aux sans-papiers de DPD, Chronopost et RSI le mardi 12 avril à 12h

Avec les travailleurs sans-papiers en grève

Manifestation mardi 12 avril à 12 heures devant le Ministère du Travail

Angle Bd des Invalides et Rue de Grenelle

Métro Varenne ligne 13

Depuis fin octobre 2021, trois grèves de travailleurs sans-papiers ont démarré successivement. Ces derniers ont formé des piquets devant leurs entreprises : RSI, une société d’intérim, basée à Gennevilliers (92), DPD, filiale de La Poste pour le colis, au Coudray-Montceaux (91) et Chronopost, l’autre filiale colis de La Poste à Alfortville (94). Ils réclament leur régularisation auprès des préfectures qui, depuis, font la sourde oreille.

Les patrons et le pouvoir ferment leurs portes et manœuvrent !

Dans l’Essonne, la préfecture d’Évry, qui a fait exécuter avec zèle un arrêté d’expulsion du piquet pris par la mairie du Coudray-Monceaux, recevait certes des délégations lors de nos manifestations. Mais c’est chaque fois pour couvrir les manœuvres grossières et provocatrices de la Poste (DPD) et de son sous-traitant Derichebourg. Dernièrement elle est passée à une complicité affichée avec cette entreprise en lui déléguant le soin de convoquer six personnes en préfecture avec l'objectif évident de diviser le groupe en lutte.

Dans le Val-de-Marne, la Préfecture de Créteil a reçu une délégation le 31 janvier, mais sans retour depuis, et a refusé de recevoir les grévistes sans papiers lors de nos dernières manifestations.

Dans les Hauts-de-Seine, la préfecture de Nanterre campe dans son refus de recevoir une délégation des grévistes de RSI, qui ont pourtant obtenu de l’employeur, par la lutte, les documents (CERFAs) réclamés pour demander la régularisation. La préfecture n’accepte de communiquer qu’avec des élus-es.

La Direction des Étrangers du ministère de l’Intérieur nous a reçus le 9 février. Elle a enregistré nos demandes, mais n’a donné aucun retour, refusant par la suite de recevoir les grévistes lors de notre manifestation du 4 mars, et le justifiant par sa priorité à traiter l’arrivée des réfugiés d’Ukraine.

Le Ministère du Travail sous les ordres du Ministère de l'Intérieur

Les travailleurs sans-papiers, surexploités, peuvent souvent trouver de l'aide dans les services de l'Inspection du Travail. Ainsi, dans l'Essonne, l'inspecteur territorialement compétent pour la plateforme DPD du Coudray est venu y enquêter. Il a tenté une conciliation avec les employeurs puis y a renoncé à cause de la mauvaise foi de Derichebourg. Il a reconnu que 62 grévistes du piquet avaient bien travaillé sur le site et a rédigé un rapport accablant pour La Poste et Derichebourg. Il a passé, fin janvier, le rapport à la préfecture et à la justice, lesquelles se sont empressées de l'oublier. Quant à la direction (la DRIEETS d'Evry), elle ne répond plus à nos sollicitations. De son côté, la préfecture d'Evry, interpellée le 21 mars à la fin d'une manifestation, nous a dit qu'elle n'avait pas de communication à faire sur ce rapport.

Sur Gennevilliers, l'Inspection du Travail locale nous a aidés à obtenir les documents de régularisation de la part de BELVEDIA, la société propriétaire de RSI. Elle a transmis ensuite le dossier à sa direction, laquelle nous a invités à venir dans ses locaux de Nanterre le 13 décembre. Volte-face quelques heures après l'invitation. Ce n'était plus possible. Depuis, malgré des sollicitations, nous n'avons droit qu'au silence des portes fermées. Nul doute que la préfecture lui a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas son intervention.

Sur Alfortville, c'est pire. On se souvient qu'il y a deux ans et demi, la grève de sept mois avait dénoncé l'usage massif de travailleurs sans-papiers sur le site Chronopost. Mais cela n'avait donné lieu qu'à une visite rapide du site par un responsable de l'Inspection du Travail. On parle aujourd'hui d'une enquête enterrée, mais en fait il n'y avait même pas eu d'enquête.

Pour la lutte actuelle, alors qu'on en est au 4e mois de grève, nous n'avons vu passer aucun agent de contrôle. Nous avons manifesté le 13 janvier dernier devant la DRIEETS de Créteil, mais n'avons même pas été reçus.

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans citer la rencontre du 20 janvier, à l'occasion d'une manifestation devant la direction régionale de la DRIEETS à Aubervilliers. Le directeur nous avait remerciés pour la précision de nos interventions. Il avait affirmé qu'il passerait le message aux ministères, aux préfectures et aux antennes qui ne nous reçoivent pas. Sans aucun effet....

Le Ministère du Travail, qui à sa création avait une vocation de protection des travailleurs face aux abus des patrons, n'est plus que le ministère de la démolition des acquis sociaux. Une "autorité" qui n'a rien à dire face à un ministère de l'Intérieur qui protège les patrons voyous. Des patrons qui profitent à fond de ce système qui développe sans cesse une armée de réserve de travailleurs sans droits, pour contourner toutes les lois sociales, toutes leurs obligations légales, et organiser un dumping social sans fin. Et le Ministère du Travail laisse faire et n'a rien à dire.

Les grévistes sans-papiers décidés à ne plus subir, à ne plus se taire !

Leur mouvement collectif, leur solidarité et leur courage à affronter ce patronat cynique et protégé par l’État, malgré la répression et la menace, est un exemple et un encouragement à relever la tête, à affirmer et à défendre ses revendications, à exiger ses droits, pour toutes les personnes « invisibles » qui n’en peuvent plus de ce monde d’exploitation et de mépris !

Elles doivent recevoir la pleine solidarité de tous les travailleurs, avec ou sans papiers, car une victoire des plus précaires tire toujours vers le haut les droits de toutes et tous, c’est une victoire pour toutes et tous !

Régularisation de tou-tes les sans-papiers !

Et dans l’immédiat :

Le gouvernement doit régulariser les occupants

des trois piquets de grève RSI, DPD et CHRONOPOST !

Manifestation mardi 12 avril à 12h devant le Ministère du Travail

Pour contacter les grévistes, venez sur nos piquets :

RSI : 10 rue de la Sablière, Gennevilliers (92),

DPD : rue du Bois de l’Écu, le Coudray-Montceaux (91) (Piquet certains jours)

Chronopost : 2 chemin de Villeneuve-St-Georges, Alfortville (94)

Contribuez financièrement :

https://lydia-app.com/collect/48135-caisse-de-grave/fr

https://www.cotizup.com/sanspapiersdpd