L'appel de l'Alliance écologique et sociale
Toutes les informations pratiques pour participer au week-end de mobilisation
Le canal Seine-Nord Europe (CSNE) est un projet pharaonique visant à relier Paris (via la Seine et le port de Gennevilliers) aux ports du Nord (Anvers et Rotterdam) par la construction d’un canal qui connecterait Compiègne (60) à Aubencheul-au-Bac (59). Sur cette nouvelle autoroute fluviale, circuleraient des péniches à grand gabarit longues de 185 mètres et lourdes de 4 400 tonnes (contre 800 tonnes aujourd’hui) qui transporteraient des marchandises venues du monde entier.
Les raisons de s’opposer à ce projet sont nombreuses et se rejoignent. Elles sont autant sociales, qu’écologiques, démocratiques et économiques :
Un désastre écologique :
- 3200 hectares de terres agricoles artificialisés ;
- 35 millions de m³ d’eau accaparés et une retenue d’eau 22 fois plus grande que la méga-bassine de Sainte-Soline ;
- + de 300 espèces protégées menacées ;
- Le remembrement de 70 000 hectares ;
- Des mesures compensatoires inutiles ;
L’emploi détruit :
- La batellerie artisanale française, déjà à bout de souffle, serait liquidée par la fermeture provisoire du canal existant pendant les travaux puis par l'arrivée des bateaux à grand gabarit étrangers ;
- Le port du Havre et ses travailleur·euses seraient concurrencés par l'ouverture d'une liaison directe entre Paris et les ports du Nord ;
- Les dizaines d'emplois précaires créées dans la logistique ne compenseront meme pas ceux détruits dans le fret ferroviaire et les commerces de proximité ;
Une économie sacrifiée :
- La mondialisation renforcée (les marchandises en vrac ou dans des conteneurs tout comme les céréales continueront d’inonder le marché français) ;
- Fuite en avant agro-industrielle par le développement de l'irrigation, l'intensification de l'export et la spéculation sur le prix du blé (des méga silos seront installés en bord du canal) ;
Le canal Seine-Nord Europe est aussi un gouffre financier et l'énième exemple d'un refus avéré de démocratie. A l'heure ou le gouvernement français cherche à imposer une politique austéritaire, ce sont 10 milliards d'euros d'argent public qui vont être utilisés pour financer ce projet alors qu'il n'a jamais été demandé par les habitants des Hauts-de-France. En effet les enquêtes publiques sont bâclées et ne permettent pas d'ouvrir un vrai débat. Pire, une forte répression policière s'abat systématiquement sur tout mouvement d'opposition au discours des promoteurs du projet.
Des alternatives écologiques et sociales existent
A la place de ce projet destructeur, il est urgent de rénover l'important réseau de fret écologique laissé à l'abandon dans les Hauts-de-France. Outre les nécessaires investissements pour le fret ferroviaire, il est possible de s'appuyer sur le réseau fluvial existant, complètement sous-utilisé, faute d'entretien des infrastructures, de véritable politique de report modal et de valorisation de la batellerie. Il pourrait ainsi permettre la circulation de bateaux plus petits mais assurant le transport des marchandises et la préservation de la batellerie artisanale. Si les travaux préparatoires ont commencé, le creusement du canal lui n’a pas encore de bute : il est donc urgent et possible de stopper ce chantier !
Afin de continuer à dénoncer publiquement ce grand projet inutile et écocidaire et de porter de véritables alternatives sociales et écologiques, nous appelons à rejoindre le grand week-end de mobilisation organisé du 10 au 12 octobre 2025 vers Compiègne, dans l'Oise !