Ce jeudi 24 avril, un nouveau drame a touché la communauté scolaire. Cette fois, c’est dans un lycée de Nantes, à Notre-Dame-de-Toutes-Aides, que le pire est arrivé : un lycéen a poignardé plusieurs de ses camarades, en tuant une et blessant grièvement trois autres élèves.
SUD éducation et le Sundep Solidaires Sud enseignement privé assurent leur pleine et entière solidarité aux élèves, aux familles, aux proches et aux personnels de l’établissement confronté·es à ces événements traumatisants. Ce drame est d’abord un drame humain. Il mérite toute notre attention et notre considération syndicale.
De la considération, notre gouvernement a peut-être pensé en faire preuve en se précipitant à Nantes le jour même. Mais la réponse apportée par Élisabeth Borne et Bruno Retailleau n’a finalement été qu’une surenchère sécuritaire. Cette réponse stigmatise et criminalise la jeunesse, bien loin des besoins de l’école face à ce genre de tragédie. Cette réponse constitue en réalité un acte irresponsable, à l’heure où l’extrême droite se précipitait pour récupérer le drame, alors même que l’auteur des faits adhère justement aux thèses d’extrême droite. Ainsi en plus d’être irréalistes, de telles propositions purement sécuritaires, comme la fouille des sacs et l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires, nourrissent la peur, un climat anxiogène et de défiance permanent qui nuit à la construction du vivre ensemble.
Elles mettraient en danger les personnels sans pour autant assurer la protection des élèves, comme le montre malheureusement le modèle américain. En effet, l’école se situe à l’opposé de cette volonté de contrôle puisqu’elle a vocation à être un lieu propice aux apprentissages et à l’émancipation de tous et de toutes. Elle n’a donc pas besoin de cette surenchère sécuritaire. Plutôt que ces dispositifs de surveillance et de contrôle, il faut déployer plus de personnels dans les établissements scolaires afin d’accompagner au mieux les élèves. Ces moyens humains supplémentaires leur permettront d’apprendre dans un environnement serein, de développer des relations humaines de confiance, ainsi que des compétences psycho-sociales dont ils et elles ont besoin pour évoluer dans nos sociétés de plus en plus complexes. Ces effectifs supplémentaires de professionnel·les formé·es sont également une nécessité pour stopper à l’école la progression des idées fascistes, dont l’élève auteur des faits se revendique. L’esprit critique que les élèves développent et acquièrent à l’école permet de combattre toutes les formes de radicalisation.
Afin que chaque élève puisse étudier sereinement et en sécurité, SUD éducation et le Sundep Solidaires revendiquent :
- le recrutement de plus de personnels socio-médicaux (médecins scolaires, infirmier·ères, psychologues, assistant·es sociales) pour assurer leur présence et leur disponibilité dans chaque établissement public comme privé ;
- l’amélioration des conditions de travail de tou·tes les agent·es qui assurent l’entretien du cadre de vie des élèves et leur restauration, et notamment celles des AED et des AESH ;
- la mise en place d’un vrai statut de la fonction publique pour les AESH, qui reconnaisse leur temps de travail et revalorise leurs salaires ;
- la création d’un corps de fonctionnaires d’éducateur·trice scolaire pour les AED ;
- la titularisation de tou·tes les contractuel·les ;
- la fonctionnarisation de tous les enseignant·es et des AED des établissements privés sous contrat qui subissent l’arbitraire des chef·fes d’établissement répondant à une logique de libéralisation de l’éducation ;
- la nationalisation des établissements privés sous contrat pour favoriser la mixité sociale et le vivre ensemble ;
- une diminution du nombre d’élèves par classe dans toutes les disciplines, afin de pouvoir les accompagner au quotidien dans leurs apprentissages, mieux pouvoir repérer les situations de souffrance psychologique et mieux les prendre en considération.
À l’heure actuelle, l’institution scolaire est génératrice de souffrances psychiques alors qu’elle devrait être une solution. La jeunesse a besoin d’une école qui a les moyens de fonctionner correctement, pas d’être enfermée dans des bunkers.
SUD éducation et le Sundep Solidaires Sud enseignement privé partagent et soutiennent leurs revendications respectives pour une école réellement émancipatrice.
L’école a besoin d’être repensée comme le lieu de la recherche et de la construction de soi et non comme l’antichambre du monde professionnel ou, pire encore, le terrain privilégié d’une militarisation possible de la jeunesse.