Le 30 juin, l’Assemblée nationale a adopté une motion de rejet préalable de la proposition de loi sur la restructuration de l’audiovisuel public. Pour autant, le combat continue, puisque ce vote renvoie désormais le texte au Sénat, pour deuxième lecture, sachant qu’il l’a déjà adopté une première fois.
Cette contre-réforme est massivement rejetée par les salarié∙es et par toutes les organisations syndicales des entreprises publiques concernées. Elle n’est pas demandée non plus par la population, qui plébiscite ce service public par ses audiences. Seules la droite et l’extrême droite veulent le mettre à terre, pour favoriser les concurrents privés qui diffusent massivement leurs discours de haine et de stigmatisation, comme les chaînes du groupe Bolloré.
Retrouvez ici un kit de soutien à la mobilisation des salarié∙es :
- Diffuser le visuel joint.
- Signer la pétition.
- Le communiqué de Solidaires.
- Le communiqué du SNJ.
- Le communiqué de l'intersyndicale de France Télévisions.
- Le tract de Sud Radio France.
- Ci-dessous, un modèle de courrier pour interpeller son ou sa député∙e, son sénateur ou sa sénatrice.
Madame la députée XXX / Monsieur le député XXX / Madame la sénatrice XXX / Monsieur le sénateur XXX
Vous examinerez bientôt la proposition de loi pour réformer l’audiovisuel public, qui prévoit notamment la création d’une holding France Médias. Elle serait dotée d’un directeur de l’information unique, ce qui représente une menace pour l’indépendance éditoriale, le pluralisme et la liberté de l’information.
Cette proposition de loi méconnaît la réalité des métiers : la télévision, ce n'est pas de la radio, et inversement. De plus, la disparition de marques historiques fortes, largement identifiées par les auditeurs et les téléspectateurs, ne se justifie pas. Les services publics de télévision et de radio bénéficient d'une large confiance du public, la plus forte des médias français. Les restrictions budgétaires liées notamment à la suppression de la redevance touchent de plein fouet ces médias. Les programmes sont de plus en plus externalisés dans le privé.
Dans sa note intitulée "Réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public : évaluation de sa mise en œuvre", la Direction générale des médias et des industries culturelles affirme que la création de la holding aurait un coût nul, ce qui n’est pas crédible. A titre d’exemple, avant 2009, la holding qui chapeautait France 2 et France 3 comptait plus de 200 salariés pour un coût de 190 M€. Par la suite, la fusion des entreprises créant France Télévisions a entraîné divers surcoûts, puis des économies drastiques ont été réalisées, au détriment du journalisme de terrain et de la fabrication des programmes. Depuis ce rapprochement, 15 % des effectifs ont disparu à France Télévisions.
Quel est donc le sens réel de cette réforme, si ce n’est de fragiliser irrémédiablement l’audiovisuel public ? Une information de qualité, garantie par un service public de l'audiovisuel fort et indépendant, est indispensable à la démocratie.
En vous remerciant d'avance d'avoir en tête ces éléments au moment de la discussion parlementaire, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de toute ma considération.